Introduction
 

Au regard du bilan synthétique des recherches et des réflexions menées sur l'évaluation du paysage agraire, aucune véritable méthodologie n'a encore été mise en place (Cf. parties Historique et Bibliographie).
Seuls quelques auteurs (et non des moindres) ont, depuis quelques années seulement, jeté les bases d'une telle évaluation, centrée sur les notions d'«offre» et de «demande» en paysage . On se propose alors d'appliquer ces principes de manière concrète à travers l'élaboration d'un «Indicateur Paysage».
Cet indicateur se trouve actuellement en cours de construction. Pour obtenir de plus amples informations à son sujet, ils serait utile de contacter Ph. Girardin, directeur de recherche.




Pourquoi ?
 


Un Indicateur  
Un indicateur est une valeur subjective qui a une signification synthétique et qui reflète à un moment donné une situation donnée. Il se traduit généralement sous la forme d'un nombre.
Un indicateur, en se devant de refléter avec un maximum de vraissemblance la réalité, doit avant-tout être facile d'emploi et de calcul et être compris par l'utilisateur.

Un Indicateur Paysage  
La notion d'indicateur appelle avant tout celle d'évaluation. On a, dès le début du 19ème siècle, tenté d'évaluer un paysage par divers moyens (Cf. parties "Histoire" et "Bibliographie" de l'évaluation du paysage de ce site).
Aujourd'hui des indicateurs paysage ont déjà été bâtis en utilisant notamment les nouveaux outils de télédétection permettant d'appréhender le territoire dans sa globalité. L'idée d'un indicateur n'évaluant que l'influence des pratiques agraires sur le paysage est, cependant, tout-à-fait innovant.

Un Indicateur Paysage dans le contexte agro-environnemental  
L'indicateur Paysage rentre dans le cadre des travaux initiés par l'équipe d'agronomes de l'INRA de Colmar dirigée par Philippe GIRARDIN.
Celle-ci se propose d'évaluer la durabilité d'une exploitation agricole au moyen d'indicateurs reflétant l'impact des pratiques culturales sur le milieu.
Ainsi, plusieurs indicateurs dits "agro-environnementaux" ont déjà été mis en place concernant notamment l'influences des intrants d'azote, de phosphore, de pesticides et de matières organiques, l'assolement, la rotation, l'irrigation ou la couverture du sol sur l'environnement.
Voici alors présentés les principes de calcul de l'Indicateur Paysage permettant d'évaluer les incidences des pratiques agraires sur une dimension très particulière de notre environnement, le paysage.




Comment ?
 

La notion de paysage est la résurgence d'une certaine préoccupation de la société vis-à-vis de ce qui l'environne, son cadre de vie.
Aussi, bâtir un indicateur reflétant la qualité du paysage produit par l'agriculture peut se résumer en 2 points essentiels :

L'évaluation de l'offre en Paysage  
Il s'agit de mesurer dans un premier temps de manière objective la façon dont les agriculteurs influent sur le paysage.

L'évaluation de la demande en Paysage  
Dans un deuxième temps, il faut évaluer, d'une manière plus subjective, l'attente de la société locale par rapport aux espaces valorisés par l'agriculture.

L'offre et la demande en paysage sont évaluées selon 4 principaux critères d'évaluation : l'ouverture, le patrimoine, la diversité et l'entretien.
L'indicateur paysage traduit, par une note sur 10, la façon dont l'offre et la demande correspondent et permet en quelques sortes de répondre à la question suivante :
« Est-ce que les pratiques des agriculteurs sont en adéquation avec les attentes de la population rurale ? »




Sur quel critère ?
 

L'évaluation du paysage a, depuis très longtemps, donné lieu à de nombreuses méthodes basées sur des notions aussi délicates à appréhender que l' «ambiance» ou l' «harmonie».
Dans le cadre du calcul d'un indicateur qui se veut par définition plus facile et plus rapide d'appréhension, on est obligé d'adopter une méthode plus terre-à-terre ayant pour souci majeur de coller au mieux à la réalité de terrain ainsi qu'à l'opinion que peut généralement porter la société à son égard.
C'est ainsi que le calcul de l'indicateur paysage est basé sur 4 critères d'évaluation que l'on juge suffisamment représentatifs du paysage agraire. Il revient, en effet, à poser 4 grands types de questions :

Quel degré d'entretien doit-on attribuer à l'espace agricole : privilégier le "retour à la nature" avec un paysage sauvage ou, au contraire, l'entretenir de façon méticuleuse et soignée ?
Doit-on ouvrir le paysage par une valorisation maximale de l'espace ou, au contraire, le fermer en autorisant la friche ou la plantation de haies ?
Veut-on retrouver des paysages reflétant les pratiques ancestrales ou, au contraire, créer des paysages inédits à l'image des usages les plus contemporains ?

Faut-il diversifier les usages culturaux ou plutôt uniformiser l'exploitation en privilégiant quelques grands types de cultures ?

Les notions de «patrimoine», de «diversité» d'«ouverture» ou d'«entretien» sont illustrées de manière plus concrète dans la partie "critères" de ce site.

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Principes