Introduction
   



Under construction

Sources  
Cette partie "Protection du Paysage" comprend des fiches techniques issues d'une source particulière :
- Peggy Barberet, "Mesures existantes en matière de protection des
. paysages : fiches techniques, exemples et références
", 1995
. [CIFoDEL, Centre de Formation des Elus, Grenoble - Isère].




La Nature
   


 
 
Objectifs
Protection de sites ponctuels d'une grande valeur écologique (secteurs fragiles abritant des espèces protégées ou rares) à l'échelle d'un département. Ex : mares, marécages, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses, ...
 
Procédure
L'arrêté est pris sur demande, de l'Etat ou d'associations de Protection de la Nature, adressée au Préfet et après consultation des organismes concernés (CDSPP, Chambre d'Agriculture, Office National des Forêts, ...).
 
Effets
La réglementation ne vise que le milieu en lui-même (le biotope) et non les espèces qui y vivent. Elle peut, par exemple, réglementer le niveau d'eau d'un étang ou interdire l'épandage de pesticides.
 
Limites
Cet arrêté montre cependant 3 limites :
 
il peut être abrogé facilement,
comme les espèces ne sont pas concernées par l'arrêté, la chasse, p.e., ne peut être interdite,
aucun moyen financier en vue de gérer le milieu ne sont prévus.



 
Objectifs
Conserver, sur une portion du territoire national, un milieu naturel (comprenant faune, flore, sol, eaux, gisements de minéraux ou de fossiles) présentant une importance particulière qu'il convient de soustraire à toute intervention artificielle susceptible de le dégrader.
Sont pris en considération :
 
la préservation d'espèces animales ou végétales et d'habitats en voie de disparition,
la reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs habitats,
la conservation de jardins botaniques et arboretums (réserves d'espèces végétales en voie de disparition, rares ou remarquables),
la préservation de biotopes et de formations géologiques, géomorphologiques ou spéléologiques remarquables,
la préservation ou la constitution d'étapes sur les grandes voies de migration de la faune sauvage,
les études scientifiques ou techniques indispensables au développement des connaissances humaines.
 
Procédure
Souvent à l'initiative d'associations de protection de la nature, la demande de création de Réserve Naturelle est adressée au Préfet qui transmet ensuite le dossier, accompagné de l'avis de la DiREn, au Ministre chargé de la protection des Sites. Après avoir consulté le comité permanent du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN), le ministre saisit le Préfet de Département qui est chargé d'instruire une procédure de Classement du site.
Le Projet de Classement est élaboré par les services de l'Etat. Il comprend :
 
une note indiquant l'objet, les motifs et l'étendue de l'opération (liste des communes intéressées),
un plan de situation , les plans cadastraux et les états parcellaires du territoire à classer,
une étude sur les incidences générales et les conséquences socio-économiques du projet,
l'indication des sujétions et des interdictions qui seraient imposées par le décret créant la réserve.
Celui-ci est l'objet d'une large consultation en recueillant les avis des communes, des administrations et des associations agréées concernées ainsi que celui de la Commission Départementale des Sites, Perspectives, Paysages (CDSPP). Dans le cas où l'un des propriétaires ou titulaires de droits réels ne consent pas au classement, le Projet de Classement est soumis à enquête publique. Chacun des propriétaires peut ainsi faire connaître son avis sur le projet de manière explicite au Préfet.
 
Contenu de l'Acte de Classement
Le décret de Classement est pris par le Ministre chargé de la Protection de la Nature (cas du Classement amiable). Cet Acte finalise les idées et les conclusions émises dans le Projet de Classement, avec :
 
1. les limites de la Réserve, avec les parcelles ou les parties de parcelles et les emprises comprises dans la réserve. Elles figurent sur un plan annexé au décret,
 
2. le Règlement définit la nature des mesures conservatoires dont la Réserve est affectée. Il peut la soumettre à un régime particulier qui peut interdire à l'intérieur de la Réserve toute action susceptible de nuire au développement naturel de la faune, de la flore et, plus généralement, d'altérer le caractère de ladite réserve, notamment :
   
la chasse et la pêche,
les activités agricoles, forestières, pastorales, industrielles, minières, publicitaires et commerciales,
l'exécution de travaux publics ou privés,
l'extraction de matériaux concessibles ou non,
l'utilisation des eaux,
la circulation du public, quel que soit le moyen employé,
la divagation des animaux domestiques,
le survol de la Réserve.
 
3. la gestion peut être confiée par voie de convention par le Préfet à différentes structures :
   
une association régie par la loi 1901,
une commune ou un ensemble de communes,
un établissement public qui peut être créé à cet effet,
un propriétaire.
 
Ce gestionnaire établit un Plan de Gestion, assure l'entretien, le gardiennage, le suivi scientifique et, le cas échéant, l'accueil du public. Le ministre chargé de la protection de la nature conventionne des gardes assermentés habilités à constater les infractions au règlement. Le gestionnaire établit chaque année un rapport d'activité et le budget de la réserve. Il rend également compte de son activité au Préfet et à un Conseil Consultatif.
 
Ce Conseil Consultatif, présidé par le Préfet et composé de représentants des collectivités, associations , administrations, usagers et propriétaires, se réunit au moins une fois par an, se prononce sur le plan de gestion de la Réserve et donne son avis sur les conditions d'application du Décret de Classement.
L'arrêté ou le décret de Classement et le dossier de Classement sont reportés au POS ou au document d'urbanisme en tenant lieu en tant que servitude d'utilité publique.
 
Effets
la procédure de Classement montre diverses conséquences :
 
sont interdites :
   
toutes les activités, les modifications, les destructions telles qu'elles sont notifiées dans le Règlement de la Réserve. Des autorisations spéciales peuvent cependant être accordées par le Ministre chargé de la Protection de la Nature, sur demande adressée au Préfet,
la publicité,
 
sont autorisés :
   
les activités traditionnelles existantes dans la mesure où elles sont compatibles avec les intérêts de la Réserve,
les travaux d'entretien et de gestion et l'entretien des installations ou équipements préexistants,
 
le propriétaire a des obligations concernant l'interdiction de modifier l'état ou l'aspect des lieux et concernant le respect des prescriptions de la décision de classement.
 
Limites
La procédure étant très longue, il arrive que lorsque la Réserve est enfin créée, le biotope soit très dégradé. Le règlement est aussi, souvent, le fruit de compromis entre les acteurs locaux, ce qui peut nuire à son efficacité.




Le Patrimoine
   


 
 
Objectifs
Assurer la conservation d'un immeuble (ou d'une partie d'immeuble) et de ses abords présentant un intérêt d'ordre public du point de vue de l'art ou de l'histoire.
 
Procédure
Les demandes d'inscription ou de classement sont adressées au Préfet de Région où est situé l'immeuble, à l'initiative de toute personne physique ou morale y ayant intérêt. Une demande comprend une fiche documentaire donnant des renseignements détaillés sur l'immeuble et des documents permettant de l'identifier (photographies, situation cadastrale, plans, croquis, ...).
Pour l'Inscription, la décision est prise par le Préfet de Région sur avis de la CoRePHAE (Commission Régionale du Patrimoine Historique, Archéologique et Ethnologique), de l'Inspecteur des Monuments Historiques et de l'Architecte des Bâtiments de France. L'immeuble est alors inscrit sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par un arrêté préfectoral où sont précisés la nature de l'édifice, le lieu où il est situé, l'étendue de l'inscription (totale ou partielle) et le nom et le domicile du propriétaire.
Pour le Classement, la décision est prise par le Ministre chargé de la Culture, sur avis de la CSMH (Commission Supérieure des Monuments Historiques) et de la Commission de la Recherche Archéologique pour les Vestiges Archéologiques, sous la forme d'un arrêté ministériel ou d'un décret en Conseil d'Etat.
Pour chaque immeuble proposé au Classement, le Préfet de Région prend un arrêté d'Inscription afin que l'immeuble ne soit pas démuni de toute protection pendant la durée de la procédure. La procédure d'Inscription est donc toujours, quel que soit le cas, un préalable incontournable du Classement.
 
Effets
La différence majeure entre les deux procédure réside dans le contrôle et le financement des travaux sur les immeubles.
Dans le cas des immeubles Inscrits, tous travaux ou modifications doivent être déclarés au moins 4 mois à l'avance auprès du Préfet de Région (avec plans, photographies et tout document utile). Le Préfet de Région peut subventionner ces travaux dans la limite de 40% des dépenses nécessaires à la conservation de l'immeuble. Ils peuvent être interdits si le Ministre juge que ces travaux sont de nature à porter atteinte au monument. Une Instance de Classement est alors engagée, ce qui a pour effet de suspendre les travaux pendant 1 an.
Pour les immeubles Classés, le contrôle est beaucoup plus strict. Toute modification, même minime, est soumise à l'accord du Ministre des Affaires Culturelles. Les travaux sont alors placés sous la surveillance de son administration. Le propriétaire peut également être mis en demeure afin de procéder à des travaux de réparation et d'entretien. Le Ministre peut faire exécuter les travaux aux frais de l'Etat. Le montant de l'aide apportée par l'Etat est calculée en fonction de l'intérêt de l'édifice, de son état actuel, de la nature des travaux projetés et enfin des sacrifices consentis par son propriétaire.
Les autres effets sont communs aux deux procédures :
 
Toute construction / démolition / restauration / modification effectuée dans le champ de visibilité de l'édifice dans un rayon de 500 mètres autour de celui-ci est soumise à l'autorisation de l'Architecte des Bâtiments de France,
le classement et l'inscription, tout comme le périmètre de 500 mètres, sont des servitudes d'utilité publique. Les arrêtés ou les décrets les instituant doivent donc figurer en annexe du POS,
le classement et l'inscription sont attachés à l'immeuble et ne peuvent être remis en cause en cas de cession ou de vente.
 
Limites
Le périmètre des 500 mètres autour des Monuments Historiques n'est pas adapté aux particularités de chaque lieu. Cependant, la mise en place des ZPPAUP permet d'abroger ce périmètre en délimitant une zone à l'intérieur de laquelle s'appliquent des règles précises (procédure d'autant plus justifiée lorsqu'un nombre important de Monuments Historiques sont concentrés sur un même lieu).



 
 
Objectifs
Etablir un périmètre de protection autour de sites bâtis (ou « fortement architecturés ») à protéger ou à mettre en valeur pour des motifs d'ordre esthétiques, historiques ou culturels. Il se traduit concrètement sous la forme d'un Dossier de ZPPAUP, définissant les modalités de protection de la zone, rédigé après une Etude de Projet, analysant les modalités de sa mise en œuvre..
 
Procédure de création : l'Etude de Projet
Les études de ZPPAUP peuvent être lancés dans le cadre de la protection d'un tissu urbain riche en patrimoine et en Monuments Historiques, impliquant une intervention fréquente de l'Architecte des Bâtiments de France (ABF), ou dans le cas d'un patrimoine peu entretenu et en voie de dépérissement, qu'il s'agit de réhabiliter ou de revitaliser (sans forcément comprendre un Monument Historique).
Exemples :
 
quartiers anciens,
ensemble d'habitats ruraux,
villages,
patrimoine préindustriel du XIXème- XXème siècle,
architecture début du siècle,
site à valeur archéologique,
espaces paysages directement liés à un ensemble bâti ou fortement architecturé (terrasses, canaux, ouvrages d'art, ...).
La décision de mise à l'étude d'une ZPPAUP peut se faire par arrêté du maire, sur délibération du conseil municipal ou, plus exceptionnellement, par arrêté du Préfet de Région.
Le projet d'étude est instruit par le maire ou le président de l'EPCI auquel il adhère. Il est conduit par un groupe de travail comprenant, outre l'ABF dont la présence est obligatoire, des chargés d'étude compétents en urbanisme, en paysage, en architecture et en histoire de l'art. Par l'entremise du Préfet de Région, le dossier peut être soumis au Collège Régional du Patrimoine et des Sites.
Après que le projet ait été soumis à une Enquête Publique, c'est le Préfet de Région qui crée la zone par arrêté, sur avis du Commissaire Enquêteur, des différents services déconcentrés de l'Etat (Service Départemental de l'Architecture, DDE, DiREn, DRAC, ...) et des conseils municipaux.
Le Ministre chargé de l'Urbanisme peut à tout moment, de son propre chef ou sur les recommandation du Ministre de la Culture, modifier le projet lorsqu'il estime que celui-ci met à jour des enjeux insuffisamment pris en compte ou lorsqu'apparaissent des difficultés juridiques ou procédurales graves.
 
Contenu du Dossier de ZPPAUP
Le Dossier de ZPPAUP contient 3 principaux documents :
 
1. Le Rapport de Présentation explique et justifie les mesures prises pour préserver la zone. Il indique les objectifs à atteindre et les conseils qui ne trouvent pas leur place dans le règlement (implantations végétales, formes d'enseignes, traitement des constructions ou des espaces, ...). Ce rapport doit être un outil pédagogique de sensibilisation du public (il n'est pas opposable au tiers).
 
2. L'ensemble des prescriptions concernant la ZPPAUP sont justifiées dans le Règlement. Les prescriptions ne doivent pas être trop rigides et laisser une certaine marge d'appréciation. Elles forment une sorte de cahier des charges guidant l'avis de l'ABF. Elles peuvent concerner par exemple :
   
des interdictions/limitations au droit d'occuper et d'utiliser le sol,
des obligations de faire dûment motivées (entretiens, travaux, restaurations, ravalements, plantations, ...),
des obligations de moyens ou « modes de faire » (sur l'utilisation de matériaux, de techniques, etc. ...).
 
3. Un document graphique avec la délimitation de la zone et des différentes sous-zones soumises à des prescriptions spécifiques (entrées de villes, secteurs récents, centres anciens, cadres paysagers, ...). La délimitation ne se tient qu'au bâti et aux éléments associés. Elle ne peut comprendre des zones d'urbanisation future [NA] ni de zones agricoles [NC]. Elle peut être discontinue.
 
Effets
La ZPPAUP présente plusieurs particularités :
 
elle est une servitude d'utilité publique. Elle doit donc être reportée en annexe du POS,
elle se substitue (ou se superpose) à certaines procédures :
   
les Zones de Protection, qui peuvent être considérées comme les « ancêtres » des ZPPAUP, continuent à produire leurs effets jusqu'à leur remplacement par une ZPPAUP,
les effets du Périmètre de 500 mètres autour des Monuments Historiques sont suspendus dans la partie incluse à l'intérieur de la ZPPAUP,
les effets des Sites Inscrits sont également suspendus dans la partie incluse à l'intérieur de la ZPPAUP mais subsistent à l'extérieur (attention, ceci ne concerne pas les Sites Classés).
 
Cependant, en étant une Servitude d'Utilité publique, elle ne peut se superposer à un Document d'Urbanisme, tel un Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV). Devant la proximité de leur objet d'étude, il convient de choisir l'un ou l'autre selon les objectifs et les prescriptions que l'on souhaite mettre en œuvre. La ZPPAUP est plus facile à créer et concerne les paysages., alors que le PSMV permet, entre autres, d'édicter des règles à l'intérieur des bâtiments,
 
selon leur importance et leur nature, les travaux situés dans le périmètre sont soumis à une autorisation spéciale délivrée par l'autorité compétente en matière de permis de construire (le maire, le Président de l'EPCI ou le Préfet) et revêtue du visa de l'ABF.
 
Limites
La procédure de ZPPAUP montre quelques limites :
 
C'est une procédure très lourde qui dure souvent de 5 à 6 ans (mais moins longue que les Secteurs Sauvegardés). De plus, elle est difficilement révisable, car une modification impose une nouvelle procédure de création,
par son caractère de servitude, la ZPPAUP est cantonnée à un rôle défensif (son objet est la protection du seul patrimoine existant),
la procédure est vécue par les élus comme une contrainte limitant leurs pouvoirs car elle impose une concertation avec l'administration d'Etat par l'intervention généralisée de l'ABF, dont les choix sont parfois perçus comme arbitraires, et par le fait que l'initiative d'une ZPPAUP peut venir de l'Etat. Elle doit également nécessiter la plupart du temps une approche intercommunale,
l'ABF, qui devrait avoir un rôle moteur, peut également ressentir cette procédure comme moyen de limiter son pouvoir : l'étude est, en effet, réalisée sous l'autorité du maire qui peut imposer ses prescriptions,
les ZPPAUP se bornent à la seule protection d'un patrimoine ou d'un paysage sans s'intégrer dans un véritable projet de développement comportant également des aspects sociaux.



 
 
Objectifs
Document d'urbanisme visant à faciliter la restauration immobilière dans des quartiers présentant « un caractère historique, esthétique ou de nature à justifier la conservation, la restauration et la mise en valeur de tout ou partie d'un ensemble d'immeubles ».
C'est un véritable plan d'embellissement qui permet de recomposer les espaces publics, de remodeler certaines rues et de déterminer quels immeubles il faudra conserver en l'état, démolir ou reconstruire.
 
Procédure
La délimitation d'un Secteur Sauvegardé est approuvé par arrêté du Ministre chargé de l'Architecture et de l'Urbanisme, sur proposition de la ou des communes concernées sur avis de la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés (CNSS). Le Secteur Sauvegardé constitue l'étape préliminaire à l'élaboration d'un PSMV. Il permet la sauvegarde du patrimoine inclus dans le secteur sauvegardé pendant l'élaboration du PSMV.
L'instruction du PSMV est conduite sous l'autorité du Préfet de Département. Le Projet de Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PPSMV) est proposé par un architecte désigné par le Maire (ou le Président de l'EPCI regroupant plusieurs communes) avec l'agrément du Ministre chargé de l'Architecture et de l'Urbanisme. Le projet de Plan est soumis à une Commission Locale du Secteur Sauvegardé qui recueille les avis d'associations agréées, de divers services publics ou de tout autre personne qualifiée. Après une large concertation au niveau local, le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) est voté par le Conseil Municipal de la ou des communes intéressées, et est rendu public par arrêté préfectoral. Il est approuvé par décret en conseil d'état sur rapport conjoint des Ministres de l'Architecture, de l'Urbanisme et de l'Intérieur et sur avis de la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés (CNSS), de la Commission Supérieure des Monuments Historiques et du Commissaire Enquêteur (au cas où une enquête publique a été prescrite par le préfet).
 
Contenu du P.S.M.V.
Le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur comprend 3 documents principaux :
 
1. Le Rapport de Présentation est élaboré par l'architecte et présente :
   
les caractéristiques du Secteur Sauvegardé tant architecturales et urbaines qu'économiques et démographiques,
les objectifs et les motifs qui ont conduit aux mesures de protection ainsi que les conditions suivant lesquelles sont prises en compte les préoccupations d'environnement,
la politique globale de revitalisation du centre ancien ou du quartier historique,
la cohérence du règlement avec les autres documents d'urbanisme.
 
2. Le Règlement précise les conditions architecturales selon lesquelles est assurée la conservation des immeubles et du cadre urbain dans lequel ils sont situés. Le PSMV constitue le document d'urbanisme du Secteur Sauvegardé : il est structuré comme le règlement d'un POS, et met davantage l'accent sur les articles relatifs à l'implantation des constructions, à leur hauteur et à leur architecture.
 
3. Les documents graphiques, à l'échelle du 1/500ème fixent, par parcelle, les règles qui s'appliquent à chacun des immeubles et des espaces situés dans le PSMV. Ils permettent une information préalable des propriétaires ou des acquéreurs en précisant :
   
les interdictions ou les obligations de démolition / enlèvement / modification / altération / écrêtement à l'occasion d'opérations d'aménagement publiques ou privées,
les espaces soumis à une protection particulière tels que les pavages à conserver, des prescriptions au titre de la recherche archéologique, ...
les sous secteurs d'aménagement d'ensemble dans lesquels, afin de permettre la réalisation d'une opération globale d'aménagement futur, pourront être refusées des initiatives dispersées.
 
Effets et limites du Secteur Sauvegardé
Une fois le secteur sauvegardé créé, il bénéficie de mesures de protections importantes :
 
les mesures de sauvegarde sont applicables à compter de la date de publication de l'acte délimitant le secteur sauvegardé jusqu'à la publication du PSMV,
toute modification de l'état extérieur ou intérieur d'un immeuble (pour laquelle un permis de construire est exigé ou non) est soumis à l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France (ABF) qui peut surseoir à statuer la demande en cas d'avis défavorable,
le permis de démolir est soumis à l'accord du Ministre responsable,
la création d'un secteur Sauvegardé entraîne la mise en révision d'un POS ou de tout document d'urbanisme en tenant lieu.
 
Effets et limites du P.S.M.V. rendu pubic ou approuvé
Le PSMV constitue le document d'urbanisme du Secteur Sauvegardé :
 
comme tout document d'urbanisme, il est opposable au tiers : les règles définies dans le Plan sont opposables à toute personne publique ou privée pour l'exécution de tous travaux, constructions, plantations, exploitations de carrières et ouvertures d'installations classées,
il remplace tout projet d'urbanisme ou tout POS déjà existant et en tient lieu pour l'avenir à l'intérieur du périmètre du Secteur Sauvegardé,
il s'applique aux monuments et aux sites protégés par les lois de 1913 et 1930 et compris dans les limites du secteur sauvegardé,
l'architecte a un mois pour donner son avis sur la conformité du projet de permis de construire avec les prescriptions imposées par le PSMV. Dépassé ce délai, son avis est réputé favorable,
les alignements nouveaux de voies et places résultant du PSMV rendu public ou approuvé se substituent aux alignements résultant de plans généraux d'alignement applicables sur le même territoire.




Le Grand Paysage
   


 
 
Objectifs
Mettre en place sur un territoire « remarquable par son intérêt paysager » (souvent intercommunal), en concertation avec les élus locaux, un outil de protection souple permettant de concilier aménagement, développement économique et protection du paysage.
Les Directives Paysagères ont pour but d'assurer la protection et la mise en valeur des éléments caractéristiques structurant un paysage.
L'intérêt paysager peut se définir par :
 
l'unité / la cohérence d'un territoire,
la richesse particulière en matière de patrimoine (mode de vie, habitat ou activité).
Le périmètre d'application de la procédure est très variable, mais doit être justifié. Il peut être appliqué au niveau communal ou intercommunal ou sur des territoires déjà concernés par une mesure de protection nationale (Parcs Nationaux, Sites) ou décentralisée (PNR, POS, Schémas Directeurs).
La directive ne se substitue cependant pas aux documents de planification urbain ni à ceux concernant des territoires déjà concernés par une mesure de protection nationale comme, p.e., la Loi Montagne ou la Loi Littoral afin d'éviter la superposition de documents « proches » dans leur finalité (mais problème : jusqu'à présent (1995), aucune prescription paysagère n'a été prise pour les territoires relevant de la Loi Montagne !).
 
Procédure
L'Etat ou ses services déconcentrés (Diren, DDE, ...) peut définir les territoires concernés. Une ou plusieurs collectivités peuvent également faire une proposition auprès du Ministre chargé de l'Environnement.
La décision de mise à l'étude est prise par un arrêté du Ministre chargé de l'Environnement qui désigne le Préfet responsable de la conduite du projet. Celui-ci, par un arrêté, fixe le contenu de la directive, la définition de son périmètre, la liste des personnes publiques/privées qui y seront associées. Il désigne également le service déconcentré de l'Etat (en général la Diren) chargé du suivi des études paysagères et de l'élaboration de la directive.
 
Contenu de la Directive
La directive comprend 4 documents principaux :
 
1. Le Rapport de Présentation explique et justifie le principe de la directive avec une analyse de l'état initial du paysage à protéger (effectué par des paysagistes),
 
2. L'Orientation et les Principes Fondamentaux constituent le cœur de la directive. Ils contiennent les éléments applicables et directement opposables aux documents d'urbanisme. Ces principes et ces orientations doivent pouvoir être transposables de façon claire dans les documents d'urbanisme afin d'éviter l'impression de confusion. P.e. :
   
conditions de réhabilitation de certains travaux ou aménagements (carrières, I.C.),
implantation, aspect extérieur, volume, hauteur de constructions,
dispositions applicables en matière de camping, caravaning, clôtures, démolition, défrichement, coupes et abattages publicités, enseignes, pré-enseignes,
etc. ...
 
3. Les Documents Graphiques
   
de visualisation du périmètre d'application (carte au 1/25000ème ou 1/50000ème),
de mise en évidence des éléments de nature à éclairer les orientations et les principes fondamentaux de la directive. Par exemple l'identification des structures paysagères, des éléments marquants et des cônes de vues sur une carte à l'échelle 1/5000ème ou 1/10000ème.
 
4. Le Cahier de Recommandation est un outil pédagogique et incitatif mais facultatif. Il est à l'attention des différents acteurs du périmètre visé afin qu'ils prennent en compte le paysage dans leurs actions quotidiennes (Etat, collectivités territoriales, agriculteurs, forestiers, ...). P.e. les modalités de restauration des espaces dégradés, le choix d'espèces végétales, d'utilisation de certains matériaux, ...
 
Effets
L'ensemble des documents d'urbanisme (Schémas directeurs, de secteur et P.O.S.) doivent être compatibles avec les directives. Si ce n'est pas le cas, le préfet peut « inviter » les communes à les rendre compatibles.
 
Limites
Cette procédure montre cependant certaines limites :
 
elle impose une concertation entre l'Etat (le préfet) et les collectivités locales,
afin de juger sereinement de la compatibilité ou de la non-compatibilité des documents d'urbanisme, la directive doit être claire et précise,
l'application de la directive est limitée uniquement aux seuls « territoires remarquables par leur intérêt paysager » (circulaire n°94-88) qui exclut les paysages quotidiens,
les paysages urbains ne semblent pas relever de cette procédure puisque la loi paysage incite d'avantage à recourir à la ZPPAUP. Peut-il y avoir concurrence ?



 
 
Objectifs
Assurer la protection des sites d'intérêt artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Certains sont des sites bâtis (villages et bâtiments anciens), d'autres concernent des paysages naturels. L'inscription a pour objectif leur conservation dans leur état actuel. Le classement a, en plus, pour vocation de les protéger.
 
Procédure
Les demandes sont adressées à la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages (CDSPP), par toute personne physique ou morale y ayant intérêt. L'initiative d'une procédure d'inscription ou de classement d'un site est prise par cette seule commission. C'est ensuite le Préfet de département qui conduit toute la procédure.
La décision est prise par le Ministre chargé des Sites (le Ministère de l'Environnement, pour les sites naturels, ou Ministère de l'Urbanisme, pour les sites urbains) sur avis de(s) commune(s) concernée(e), de la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages (CDSPP) et de la Direction Régionale de l'Environnement (DiREn) sous la forme d'un arrêté ministériel ou d'un décret en Conseil d'Etat.
Dans la procédure d'Inscription, le consentement du ou des propriétaires n'est pas requis. Il ne l'est que dans le cadre d'une procédure de Classement : un dossier de projet est établi par l'Inspecteur des Sites, sous l'autorité du Directeur Régional de l'Environnement. Il comprend une note explicative indiquant l'objet du classement et, le cas échéant, les prescriptions qui s'y rattachent, avec un plan de délimitation du site. Une enquête publique est ensuite ordonnée par un arrêté préfectoral. Cette enquête, d'une durée de 15 à 30 jours, permet au propriétaire, ainsi que toute personne intéressée, d'adresser au préfet leurs observations par lettre recommandée.
 
Effets
Comme pour les Monuments Historiques, la différence majeure entre les deux procédure réside dans le contrôle des travaux sur les sites : pour les sites inscrits, tous travaux susceptibles de modifier ou détruire leur état ou leur aspect doivent être déclarés quatre mois à l'avance auprès de l'ABF pour avis. Ils sont interdits pour les sites classés, sauf autorisation expresse du ministre concerné, ou du préfet pour les travaux non-soumis à permis de construire
Les autres effets sont communs aux deux procédures :
 
le camping, la création de villages de vacances, l'affichage et la publicité sont interdits, sauf dérogation du ministre (pour le classement) ou du Préfet (pour l'inscription),
l'emplacement du site doit être reporté au P.O.S. en qualité de servitude d'utilité publique opposable au tiers (code de l'urbanisme art. 126-1),
les effets du classement ou de l'inscription suivent le monument naturel, en quelque main qu'il passe.
 
Limites
L'inscription de sites est facile à mettre en oeuvre mais elle ne constitue pas une mesure de protection forte : elle ne joue qu'un rôle d'alerte auprès des pouvoirs publics qui sont avisés des intentions d'aménagement. De plus, avec les lois de décentralisation de 1983, l'avis de l'ABF en site inscrit demeure un avis simple que le maire peut suivre ou non. Ainsi, il ne permet pas un contrôle satisfaisant de l'évolution des paysages.
Le classement garantit le maintien en l'état des lieux et il évite toute opération d'aménagement et la réalisation de travaux lourds dégradants. Cette procédure est ainsi beaucoup utilisée dans le cadre de la protection d'un "paysage".
Elle montre cependant certaines limites :
 
elle n'a aucune effet sur les activités n'ayant pas d'emprise sur le sol (chasse, pêche, ...) qui continuent à s'exercer librement,
le classement de site n'est pas une mesure permettant une gestion active d'un milieu naturel,
des dérogations peuvent être accordées, l'autorisation de travaux légers n'est pas automatiquement refusée.



 
 
Objectifs
Permettre aux décideurs locaux de prendre en compte la dimension paysagère dans leurs actions d'aménagement et ainsi d'anticiper une évolution cohérente du paysage.
Le Plan de Paysage a pour vocation d'intervenir sur des territoires en mutation due à une pression urbaine, aux effets induits d'une nouvelle infrastructure, d'une évolution économique dans le domaine industriel, agricole, touristique, etc. ... en somme, des territoires « ordinaires ».
Les territoires concernés peuvent être :
 
une commune,
un groupement de communes,
une vallée,
un bassin versant,
un itinéraire,
un parc naturel dont la gestion est assurée par des partenaires divers avec des logiques indépendantes voire opposées.
 
Procédure d'instruction
Un Comité de pilotage est mis en place comprenant :
 
les collectivités locales,
les représentants de l'Etat (Diren, DDA, DDE, DDAF, SDA, ...),
d'autres partenaires permanents ou temporaires (associations, chambres consulaires, ...).
Ce comité, créé à l'initiative d'un (ou de plusieurs) des partenaires, constitue un lieu d'échange permettant d'élaborer une vision commune du paysage. La maîtrise d'œuvre du Plan de Paysage est conduite par un paysagiste qui apportera un regard extérieur ainsi que des réelles compétences en matière de paysage.
L'élaboration d'un Plan de Paysage se fait en trois étapes :
 
1. le Diagnostic doit permettre une connaissance partagée des paysages concernés en recensant l'ensemble des éléments (objectifs ou subjectifs) structurant le paysage et en inventoriant tous les projets en cours ou prévu sur le territoire concerné. Il revient à mettre en évidence les points forts du paysage ainsi que ses zones de fragilité. Ceux-ci sont restitués visuellement à l'aide de divers documents pédagogiques et explicatifs (schémas, plans, photos, maquettes, ...) qui permettront de diffuser les conclusions du diagnostic au public,
 
2. le Projet d'Evolution exprime les grandes lignes de force qui présideront à l'élaboration des futurs projets d'aménagement qui devront tous s'intégrer dans ce processus concerté de mise en valeur des paysages. A la fin de cette étape, sur la base des orientations proposées par le maître d'œuvre, le comité présente un Projet du Plan de Paysage qui fait apparaître :
   
les orientations stratégiques,
les concrétisations opérationnelles : place des actions et des projets particuliers en cours ou prévus dans le plan,
les accompagnements prévus en terme de gestion, de suivi et d'évaluation,
 
3. le Programme d'Action est une traduction en termes administratifs, juridiques, et financiers des volontés apparues dans la deuxième étape et peut donner lieu à l'élaboration de chartes ou de contrats entre les différents partenaires.
 
Trois grands types d'actions peuvent structurer ce programme :
   
donner une valeur réglementaire aux options retenues en les inscrivant dans les documents d'urbanisme (révision de schémas directeurs, du POS ...) ou en mettant en place d'autres mesures de protection (classement de sites, ZPPAUP, directive paysagère, ...),
traduire les options retenues de façon immédiate et concrète par des actions opérationnelles (aménagement/création de paysages, ...),
sensibiliser l'ensemble de la population et des acteurs économiques à une meilleure prise en compte du paysage par des actions ce communication.
Une structure chargée de la mise en œuvre opérationnelle et de la gestion du Plan de Paysage peut être mise en place par le comité de pilotage sous la forme d'une structure intercommunale, d'un chef de projet, d'un chargé de mission opérationnel. Un suivi du Plan de Paysage est assuré par le comité de pilotage afin de parer à toute modification significative du contexte.
 
Effets et limites
Le Plan de Paysage se caractérise par 3 points principaux :
 
il n'a aucune valeur réglementaire,
il est basé sur un consensus entre plusieurs acteurs, sa pérennité dans le temps n'est pas assurée à long terme,
tout comme le territoire, le partenariat local peut être réajusté afin de s'adapter aux nécessités qui apparaîtront au cours de la réflexion.


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