Le
site de Zellenberg, l'un des rares villages alsaciens sur un original promontoire, éperon rocheux
fortifié, doit à sa notoriété architecturale, même tardivement reconnue, l'inscription de quelques
particularités, comme ses tours ou ses restes de remparts à l'inventaire supplémentaire des
Monuments historiques. Reconnaissance d'un passé, certes, mais qui entraîne de lourdes contraintes
architecturales pour le Zellenbergeois qui veut restaurer, agrandir ou innover.
Pour quelque
peu assouplir ces contraintes des Bâtiments de France, la commune a opté, dès avril 1997, pour
la mise en étude d'une ZPPAUP (Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager),
document complémentaire au POS (actuellement en révision). Cette ZPPAUP a été instruite depuis
le début de l'année 1997 par une commission municipale et des représentants de l'État et sera
soumise à l'approbation du conseil municipal.
José Eblin, le maire, a voulu en donner la primeur
à ses concitoyens en organisant, mercredi soir, une réunion d'information publique à l'école
du village. Avant de laisser la parole à Philippe Blondin, architecte bourguignon chargé de
la réalisation, le maire a décliné les objectifs de cette ZPPAUP.
Philippe Blondin a, dans la
foulée, présenté une suite de diapositives analysant les structures de la commune.
UN
CATALOGUE DE POSSIBILITÉS
Un cheminement en images du groupe de travail avec l'examen
du présent, ses « accidents » de construction, de rénovation, etc. et présentant un catalogue
de possibilités : les pans de bois des murs qu'il vaut mieux parfois enduire que conserver,
les volets et lucarnes à l'ancienne, les châssis de toits interdits sauf si...
Mais un règlement
reste un règlement avec ses contraintes.
« D'accord pour une homogénéité architecturale, dira
l'un des intervenants, mais cela double aussi le coût des prestations... »
« Comment une personne
aux moyens limités pourra-t-elle assumer la restauration souhaitée de sa maison ? » dira un
autre. « Que reste-t-il comme droits aux propriétaires ? »
En reprenant la définition des zones
d'un village : un centre ancien, les faubours et les extensions, Philippe Blondin ne réussira
pas vraiment à convaincre un auditoire d'une trentaine de personnes.
Comme souvent, cette réunion
d'information fut détournée de son contexte général vers des « consultations » pour des cas
particuliers.
Néanmoins, la mise en place de cette nouvelle structure ouvrira des voies de recours
: c'est ainsi que, dans l'état actuel, rien ne pourra être décidé pour les projets architecturaux
dans un rayon de cinq cents mètres du centre de Zellenberg sans passer par les Bâtiments de
France. Cette structure instruit tous les projets et la décision sera pratiquement sans recours.
« Avec la sensibilité forcément différente de chaque fonctionnaire », ajoutera José Eblin.
UN
GARDE-FOU
«Si la ZPPAUP et son cahier des charges sont approuvés, ce dernier sera un
garde-fou vis-à-vis des Bâtiments de France, avec un recours possible devant le Collège régional
du patrimoine et des possibilités supplémentaires de subventionnements», ajoutera en dernier
argument Philippe Blondin.
Une réunion publique étayée de propos parfois à la limite de la courtoisie.
« La ZPPAUP est une logique patrimoniale ouverte aux négociations » ajoutera M.
Vigoure, des Bâtiments de France. La réponse sera donnée prochainement par les élus de Zellenberg.
André ORTLIEB
© Archives du Journal L'Alsace, 1999