Vendenheim
   

La mise en place d'une Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager impose une large concertation auprès des habitants du village qui seront directement concernés par les diverses prescriptions imposées par cette procédure ...

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- Dimanche 29 Juin 1997 : présentation au public (DNA),


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 Nouvelle étape dans le cadre de la ZPPAUP : une réunion publique qui a permis aux habitants de mieux s'informer et surtout de formuler souhaits et inquiétudes quant à l'avenir de cette procédure.


 Cette procédure de Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et des paysages a été mise au point par des lois en 83 et 93. Elle vise à étendre un périmètre protégé en fonction du patrimoine existant, et pas seulement dans un périmètre de 500 mètres autour d'un monument historique. C'était le cas à Vendenheim à partir de « la maison du lavoir » datant de 1570.

 La précédente municipalité avait fait des démarches dès 87, le conseil municipal avait pris la décision de lancer une telle ZPPAUP en 94. Première étape : deux architectes MM. Fraisse et Laroche ont étudié patrimoine et paysages à Vendenheim pour analyser cet environnement et recenser ce qui mériterait d'être intégré dans la zone. Après cet inventaire exposé au conseil municipal, l'étape suivante était une présentation au public. A la salle des fêtes, quelque 200 personnes avaient répondu à l'invitation du maire Joseph Steinmetz qui a rappelé l'historique de la démarche. « Ce n'est pas l'affaire de quelques-uns, mais de tous », soulignait-il en insistant sur son souci « d'intéresser le maximum de gens ».

 Diapositives à l'appui, les deux architectes se sont relayés pour décrire leurs travaux et réflexions. Le centre de Vendenheim comporte en effet un axe de traversée principal, les rues du Général Leclerc, du Moulin et Hohl, un axe fortement structuré par une succession des pignons et des portails des fermes anciennes. Le noyau ancien se développe en anneau autour des rues du Temple, des Champs et du Lavoir. Traversant le centre, le Muehlbachel conserve un caractère intime. A côté des maisons à colombages, MM. Fraisse et Laroche ont recensé également quelques belles constructions en pierre ou en briques.

Les terrasses

 Autre élément recensé : des paysages de qualité. A l'est, il y a des terrains et des potagers qui jouxtent le canal, à l'ouest des terrasses le long de la route de Berstett. Ces paysages maintiennent un équilibre entre les éléments naturels et la silhouette des constructions. « La notion de caractère et d'identité », telle était l'idée-clef qui a prévalu dans l'étude permettant de « délimiter des zones de forte sensibilité ». Et les deux orateurs de rappeler les objectifs de la ZPPAUP. Pour la commune : « inscrire la préservation de l'identité architecturale dans le cadre du développement de la vie économique et sociale du secteur considéré ». Pour le particulier : « préserver les caractères essentiels du bâti et de son environnement, tout en laissant aux propriétaires la possibilité d'assurer l'entretien et l'adaptation des maisons aux changements induits par notre mode de vie ».

 Et c'est là où l'on passe de la théorie à la réalité puisque la ZPPAUP prévoit des recommandations et une règlementation dans le cadre d'un projet local et concerté. Les prescriptions concernent trois niveaux d'intervention : les interdictions ou limitations au droit à construire, les obligations de faire et le respect des façons de faire. M. Fileppi, architecte des Bâtiments de France a signalé, qu'en cas de démolition par exemple, il n'y avait pas l'obligation de reconstruire à l'identique, mais de respecter les caractères urbains et architecturaux relevés dans le secteur.

 Et le maire de donner la parole à l'auditoire « pour faire avancer la réflexion ». Le public ne s'en est pas privé, témoignant par ses multiples questions de sentiments divers : le souci certes de conserver ce patrimoine, mais aussi la crainte de se heurter à une administration encore plus tatillonne pour les moindres travaux. Entre le respect et le scepticisme, des habitants ont questionné par exemple les orateurs sur l'impact de la ZPPAUP face à la construction du Grand contournement ouest et son inscription dans le paysage. Un habitant s'est indigné parce qu'on lui avait imposé de remettre des poutres d'un certain gabarit sur sa façade alors qu'un promoteur avait mis un simple placage sur une maison voisine. La ZPPAUP devrait apporter cette harmonisation des traitements. A suivre puisque la prochaine étape sera la rédaction de ces cahiers de charges....


D.E.W.H.

© Archives des Dernières Nouvelles D'Alsace, 1999


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